1. Étudier le potentiel de production d’énergies renouvelables sur votre territoire.
2. Étudier de manière précise votre consommation en activant la collecte automatique des données de vos compteurs communicants.
3. Impliquer les citoyens dans vos schémas/stratégies énergétiques.
Face à la crise énergétique actuelle et à la dépendance énergétique très forte de certains départements, les projets d’autoconsommation collective se multiplient sur le territoire français.
L’autoconsommation collective désigne le fait de consommer de l’électricité que nous produisons nous-mêmes, à l’aide de sources d’énergies renouvelables.
Plus de la moitié des projets d’autoconsommation collective sont aujourd’hui portés par des collectivités. Si les projets étaient majoritairement portés par des syndicats d’énergies, de plus en plus de communes se lancent dans des opérations patrimoniales, qui se transforment souvent en opérations ouvertes.
L’opération est patrimoniale quand les échanges (production et consommation) ne concernent que les bâtiments et équipements publics (mairie, école, gymnase, feux tricolores, etc.). Les collectivités peuvent aussi impliquer leurs administrés dans leur démarche d’autoconsommation collective et mener des opérations dites “ouvertes”. L’opération est ouverte lorsqu’elle intègre différentes entités : personnes morales et/ou physiques.
1/ Assurer la transition vers les énergies renouvelables
Au-delà de l’optimisation de leurs réseaux, les projets d’autoconsommation collective permettent aux collectivités d’atteindre les grands objectifs nationaux de transition énergétique ainsi que les objectifs des plans et stratégies de transition énergétique, notamment les PCAET, obligatoires pour les intercommunalités de plus de 20 000 habitants.
Les projets d’autoconsommation collective permettent d’opérationnaliser les stratégies et schémas directeurs énergétiques, mais également d’étudier et comprendre les schémas de valorisation énergétique et ainsi renforcer les stratégies de réduction des consommations.
La loi du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation et la déconcentration des pouvoirs a permis le renforcement des investissements pour la transition énergétique et du rôle des collectivités dans la transition énergétique.
2/ Maîtriser ses coûts et se protéger des aléas du marché de l’énergie
La hausse du prix de l’énergie touche plus de 90% des collectivités, selon l'Association des Petites villes de France (APVF). La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) estime que le coût de l’énergie devrait atteindre 350 € par an et par habitant. A l’heure où les factures triplent et que seules les plus petites collectivités disposant de moins de 2 millions d’euros de recettes sont éligibles aux tarifs réglementés de vente, produire une partie de son énergie reste la meilleure solution pour maîtriser son budget de fonctionnement et ainsi se protéger des aléas du marché. Aussi, la mise en place d’un projet d’autoconsommation collective permet de prévoir ses coûts à long-terme (en moyenne 30 ans) et de se réapproprier les moyens de production.
De plus en plus de collectivités, qui n’ont pas les ressources humaines ou financières pour lancer des projets d’autoconsommation collective insèrent des clauses dans les cahiers des charges de leur contrat de performance énergétique, afin que les opérateurs puissent développer des projets d’autoconsommation collective. La filiale d’EDF, Dalkia développe notamment un projet d’autoconsommation collective patrimoniale avec le Trait en Normandie (28), dans le cadre d’un contrat de performance énergétique.
Les retours sur investissement sont directs, à l’instar du village de mille habitants de Goeulzin (59) qui réalise 25 000 euros d’économies d’énergies par an depuis la mise en service de sa mini-centrale hydroélectrique en février 2020.
3/ Engager et sensibiliser ses citoyens
Les projets d’autoconsommation collective sont également un moyen d’associer les citoyens, si plusieurs projets sont financés par des syndicats d’énergie, le rôle de Personne Morale Organisatrice est parfois pris par des associations locales, comme cela est le cas à Langouët (35), commune engagée dans la démarche de “territoire à énergie positive” (TEPOS) qui a inauguré un tracker photovoltaïque. L’association Solai Lann Coat, créée pour le projet, joue également un rôle pédagogique pour promouvoir la transition énergétique notamment en accompagnant les consommateurs à comprendre leur facture énergétique et à optimiser leur consommation.
En Vendée, à La Génétouze (85), l’association Vendée ACC en collaboration avec le producteur Vendée Energies pilotent une centrale photovoltaïque installée sur la toiture d’un centre commercial municipal. A ce jour, 5 commerçants bénéficient de l’électricité produite.
Plusieurs opérations ouvertes ont également été lancées par les citoyens, c’est le cas notamment à Rennes, où dès 2019, un groupe de citoyens, regroupés au sein de l’association Eclairs a choisi de porter un projet d’autoconsommation collective d'énergie solaire.
Lancer des opérations ouvertes peut permettre de favoriser le développement de moyens de production par les consommateurs privés et ainsi de permettre à la collectivité d’atteindre ses objectifs énergétiques. En effet, dans le cadre d’opérations ouvertes, de nombreux citoyens consommateurs dans un premier temps, deviennent producteurs. Les collectivités jouent ainsi un rôle de facilitatrices essentielles dans le développement de circuits courts.
“Clefs de réflexion sur l’autoconsommation collective et le photovoltaïque”, Photovoltaique.info